L’Université de Lomé tient depuis mercredi et ce pour trois jours un colloque international sur « la postcolonialité et droits de l’homme ». Organisée par le département d’anglais, la rencontre a pour objectif principal de mener des réflexions sur les questions de post-colonialité en rapport avec l’épineuse préoccupation de protection et de la promotion des droits humains des pays ayant été colonisateurs ou colonisés. A l’occasion, un hommage sera rendu au Professeur Fidèle Komla Messan Nubukpo, formateur d’une quarantaine de docteurs et plus de 350 lauréats de Maîtrise et de Master.
Rencontre scientifique à laquelle prennent part les éminents professeurs du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Ghana, du Niger et du Togo, le colloque international de Lomé se place dans le contexte des activités de recherche menées par les différentes universités participantes.
Elle entend explorer les pistes qui mènent à une compréhension de la post-colonialité et le rôle des différents acteurs de par le monde, soucieux du bien-être de leurs concitoyens.
Il s’agira notamment de s’interroger sur la pratique et la protection des droits humains avant, pendant et après la colonisation. Créer un cadre de réflexions interdisciplinaires qui examinera les droits humains sous le prisme de la post-colonialité.
« La rencontre questionne la colonisation qui a été souvent été présentée par certains sous un aspect négatif uniquement, aspect qui tend à se focaliser sur l’impact culturel et identitaire au détriment des avancées technologiques que cette colonisation a tout de même apportées aux peuples qui ont vécu cette expérience controversée », a expliqué Dr Komi Bafana, Président du comité d’organisation.
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L’événement ouvre des pistes de réflexions à travers 34 articles réunis dans les mélanges à remettre solennellement au Professeur Nubukpo.
« Durant toute ma vie je n’ai enseigné que la pensée post-coloniale et la nécessité pour nous de nous engager dans la voie de la post-colonie. Et être post-colonial, c’est tout simplement réfléchir et voir les zones d’ombre dans notre vie, les retards dans notre vie et de réfléchir pour arriver à la lumière qui puisse nous sortir de l’obscurantisme », a témoigné le Prof Nubukpo.
Pour le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, les Etats, héritages de la colonisation sont à bien des égards désabusés par des promesses non tenues de l’humanisme et de l’universalisme de la démocratie et des droits humains sont toujours à la croisée des chemins.
« Il nous faut, au travers des concertations scientifiques comme celles qui commencent ce jour, en arriver à des réponses scientifiques appropriées, identifier des repères collectifs à même de stimuler l’action libératrice du continent », a conseillé le Prof Koffi Akpagana.