Lorsque par un après-midi ordinaire de juillet, je découvre par le plus grand des hasards, une jeune figure féminine atypique dans un garage automobile de Lomé, je suis littéralement tombée admirative d’elle. En visite à Diwa International, atelier de dépannage sis au 2556 boulevard de Paix à Lomé, j’aperçois furtivement une jeune femme frêle qui s’appliquait consciencieusement sur le moteur d’une grosse cylindrée. Cette image a aussitôt retenu mon attention et je n’ai eu d’autre choix que de revenir sur mes pas pour l’interroger. Qu’est ce qui peut pousser une jeune fille, de surcroît « menue » (comme quoi les préjugés nous limitent) à s’investir dans la mécanique?
J’ai littéralement eu le coup de foudre lorsqu’elle se présente à moi d’une voix fluette mais pleine de sagesse « je m’appelle Amivi, je suis MÉCANICIENNE ». Sans déconner, combien de fois avez-vous rencontré des mécaniciennes de votre vie? À quoi la profession de mécanicien, l’un des bastions de métiers « masculins » nous avait habitués? Assurément pas à une jeune femme, fut-elle habile. Amivi aurait pu craindre les stéréotypes et d’être seule parmi les hommes.
Vêtue d’un bleu mécanicien de bonne coupe et bien propre sur elle, coiffure taillée à la « garçonne » comme on le désigne couramment, Amivi Pascaline FIANYO, du haut de ses 25ans a un timbre de voix dans la basse intonation qui aurait pu faire penser à une créature dont la fragilité intérieure apprivoise la passion. Il n’en est rien! Son assurance et son agilité à l’œuvre viennent très vite rétablir la réalité de l’histoire.
La mécanique, métier qui dans l’inconscient collectif est aux antipodes des capacités féminines dans nos sociétés a déclenché la passion de Pascaline. Mais avec courage, abnégation et une volonté d’ereim, loin des clichés, elle a choisi de briser le plafond de verre. Elle fait même montre d’un professionnalisme remarquable dans son domaine, comme en témoigne le responsable. « J’avais décrété au garage d’éviter à Amivi de porter les charges lourdes mais cette dernière est venue me voir toute malheureuse en m’exprimant son désir de ne bénéficier d’aucun traitement de faveur par rapport à ses congénères masculins dans l’exercice de son métier. ». Elle-même nous conte cette étape anecdotique de son parcours dans une petite capsule de 3 minutes que vous offre la Team RM, laboratoire de Réflexions & Méthodes à succès.
De tous temps les femmes en milieu professionnel essayent de paraître normales et en conformité avec les idées reçues sur leurs choix de carrière, les limites et seuils « sexistes » à respecter, afin d’être acceptées. Ce qui est normal, mesdemoiselles et mesdames, c’est de réaliser que si le monde vous accepte à un prix qui le prive d’expérimenter l’unicité qu’en vous Dieu a forgée, vous minimisez votre génie personnel pour faire place à un personnage étranger au réel « vous ». Vous amenuisez ainsi vos chances de réussite.
Sans être une adepte des journées internationales dédiées aux femmes et à leurs droits, la Journée Internationale de la Femme Africaine, JIFA 2020 ce 31 juillet, fait échos à la résilience que je prône au sein de la gente féminine. Un appel lancé à « Renaître de ses cendres, celles qui l’ont fait et celles qui le font ». C’est donc cette occasion que j’ai choisie pour rendre hommage à Amivi et vous la révéler afin qu’elle inspire d’autres jeunes filles à réaliser leurs rêves d’accomplissement. Cet hommage s’adresse également à toutes les femmes qui comme Amivi ont choisi d’affronter le regard accusateur de la société, le sexisme, la discrimination et simplement l’audace d’oser réussir à imposer le respect qu’inspire leur personnalité UNIQUE !
Découvrez à présent Amivi Pascaline FIANYO sur cette petite capsule… Mon meilleur passage? C’est celui où elle enjambe l’arrière du pick-up en une fraction de seconde avec une telle agilité féline qui suscite l’envie de revoir cette scène au ralenti. ???
#UniqueAsMe
#UniqueCommeMoi
Reckya MADOUGOU