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TRIBUNE: De la Nécessité que les Auditions devant la HAAC soient publiques

Le 05 Février 2021, aux termes de l’audition du Directeur de Publication du Bi hebdomadaire l’Alternative devant la Haute autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (Haac) au sujet de l’article publié soixante-douze heures plutôt soit le 02 Février 2021 par le confrère et titré «Justice, Succession Georges KUDAWOO, Me Koffi TSOLENYANU, Un faussaire au gouvernement », la Haac a pris la décision de suspendre pour 4 mois le journal Alternative.

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Aux lendemains de cette décision, l’opinion publique a enregistré deux documents majeurs : le premier signé du journal l’Alternative et le second signé  d’un membre de la Haac. Des documents où les auteurs  ont dénoncé chacun par ses démonstrations l’arbitraire de la décision de la Haac .

Il nous tient  de juste retenir ici,

1- en ce qui concerne le communiqué de démenti du journal l’Alternative que la Haac a reconnu lors de l’audition du 05 Février 2021 que

i. sa saisine par le ministre Tsolenyanu, avant même la publication de l’article aux fins qu’elle les écoute lui (le ministre) et le confrère ne répond à aucune disposition, ni du code de la presse ni de la loi organique de la Haac.

ii. la confrontation et l’appréciation des documents preuves versés devant elle par le ministre et ceux publiés en fac-similé par le confrère dans son article et versé également le jour de l’audition ne relèvent point de la compétence de la Haac mais plutôt de la justice.

2- en ce qui concerne « la lettre de récusation de sa signature et opinion dissidente » transmise par le membre de la Haac Zeus Aziadouvo à son Président, nous retenons en substance que le membre Zeus dénonce :

i.l’infidélité et la malhonnêteté dans la décision N°003/HAAC/21/P du 05 Février 2021 du fait qu’elle n’est point restée fidèle au déroulé de l’audition, moins encore au travail fait en amont par le service de monitoring de la Haac et ce, à plusieurs niveaux.  

ii.la violation par la Haac de l’article 21 du Code de déontologie des journalistes du Togo ainsi que l’alinéa premier de l’article 26 de la loi N°2020.001/PR du 07 janvier 2020 portant Code de la presse et de la Communication en République togolaise.

À la lecture de ces quatre éléments relevés en supra, il se pose une sérieuse crise sur l’image de  la Haac.

En effet, par sa mission de régulation et de protection, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la Communication constitue l’un des grands baromètres de la liberté d’expression et donc l’arbitre tant désiré sur qui les citoyens peuvent s’adosser, sans la moindre inquiétude, pour distinguer le bon travail de journaliste du mauvais. Elle représente, à ce titre, une des plus hautes institutions de régulation de la démocratie.

Et c’est fondé en cela que lors de notre audition le 30 Mars 2020 sur  l’article qui dénonçait la suspension deux (2) jours plus tôt par la Haac de deux confrères sur plainte de l’ambassadeur de France d’alors et ce en violation de sa propre loi organique, nous avions bien pris le soin de souligner que la Haac se doit de rendre ses auditions publiques afin de permettre à l’opinion d’apprécier toute la qualité de son rôle d’arbitre.

Le présent plaidoyer n’a aucune autre motivation que d’amener le journaliste à plus de professionnalisme et de responsabilité dans tout ce qu’il publie. Et il est encore plus légitime en ce sens qu’il constitue, en soi, une contrainte du journaliste à une autorégulation en amont.

C’est donc le lieu, pour le législateur, de saisir à bond le scenario regrettable du 05 Février 2021 et toutes les indignations qui en découlent pour rendre désormais publiques les auditions devant la Haac, comme il en est de pratique au Benin voisin. 

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Notre démarche est nourrie par une nécessité triplement transversale tant pour la quiétude du citoyen, le professionnalisme dans la presse que pour l’image de la Haac.

Aujourd’hui où nous sommes à quatre mois du renouvellement des membres de la Haute autorité, le moment est plus qu’idoine, pour apporter une retouche à la  loi n° 2020-001 du 07 janvier 2020 relative au code de la presse et de la Communication en République Togolaise afin de rassurer le politique, l’operateur économique, bref tout citoyen que la presse ne peut plus se permettre de publier quelque article sur qui ou quoi que ce soit sans une démarche professionnelle rigoureuse.    

                                                           Fait à Lomé, le 22 Février 2021

                     

                                                                                         JOEL EGAH

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