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Togo: Récit d’un samedi mouvementé dans la ville de Kanté

La marche de protestation contre le retard du développement de la Préfecture de la Kéran à laquelle a appelé samedi le Mouvement des Indignés de la Kéran (MIK) ne s’est pas déroulée de façon paisible à Kanté (467 km au nord de Lomé). Elle a été réprimée par les forces de défense et de sécurité. Les organisateurs dénoncent l’attitude des autorités et promettent reconduire la manifestation pour les prochains jours. De son côté, la coordinatrice de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition a apporté son soutien à cette indignation des populations de la Kéran et condamné l’atteinte au droit constitutionnel de manifester.

La marche pacifique citoyenne de protestation des indignés contre le retard de développement de la Préfecture de la Kéran était prévue par le MIK pour dénoncer le retard du chantier de la Nationale N°1 au niveau de la ville de Kanté. Les organisateurs prévoyaient dénoncer le délabrement avancé et l’abandon des principales routes de la Kéran qui causent des accidents et des morts ; le chômage des jeunes de la préfecture, l’état déplorable des infrastructures éducatives, sanitaires, des marchés et l’insuffisance d’enseignants, du personnel soignant et du personnel administratif. Ils entendaient également réclamer une maison de la jeunesse, de centre de loisirs, de terrains de jeux pour la préfecture.

La manifestation devrait démarrer au Carrefour du Lycée Moderne de Kantè pour chuter devant les bureaux du Préfet.

Mais la marche n’a jamais pu démarrer. Tôt le matin, des contingents de policiers, gendarmes et quelques fois de bérets rouges ont été positionnés sur les principaux artères et carrefours de la ville de Kantè. D’autres contingents de forces de défense et de sécurité ont sillonné la ville  pour disperser tout attroupement. Un jeune homme finira par être molesté pendant qu’il parlait avec des femmes de son quartier.

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Selon les organisateurs, les jeunes étaient mobilisés dans chaque canton de ma ville et étaient sortis massivement pour le début de la manifestation. Au niveau de la Station Oando, les responsables du MIK entretenaient la foule sur la nécessité de tenir une marche pacifique. Mais tout sera gâché quand un certain Tekando aurait surgi de nulle part et aurait commencé par agresser les responsables du MIK.

« Nous avions compris que c’était un plan bien ourdi pour amener les militaires à intervenir. Il y avait une dizaine de bérets rouges et de gendarmes assis dans la station en attente d’intervenir. Lorsque la foule s’est attroupée autour de Tekando, les gendarmes, appuyés par les bérets rouges ont commencé à tirer des gaz lacrymogènes et à frapper tous ceux qui étaient sur les lieux », a relaté un membre du bureau du MIK.

Une situation qui a donné lieu à des courses-poursuites entre les forces de défense et de sécurité et à quelques accrochages. On signale l’arrestation du sieur Tekando qui serait un employé de la Société autonome du financement de l’entretien routier (SAFER) et plusieurs blessés dans les rangs des manifestants.

« … Nous sommes encore plus indignés »

Le MIK a déploré le plan ourdi pour réprimer et faire échec à la manifestation. Les responsables du mouvement expliquent que la démarche n’est dirigée contre personne.

« Notre manifestation est légitime. Le Chantier de la Nationale N° 1 abandonné par la Société EBOMAF est source d’accidents. Nous sommes indignés, mais nous sommes encore plus indignés qu’au lieu de prendre en considération nos revendications, le Préfet de la Kéran a choisi la force pour réprimer la population.  Nous sommes encore plus indignés qu’avant, car nos frères et sœurs ont bastionnés pour avoir réclamé un hôpital avec bloc opératoire», ont dénoncé les organisateurs qui promettent remettre la manifestation sur les prochains jours pour se faire entendre.

Brigitte Adjamagbo-Johnson, la Coordinatrice de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition a apporté le soutien du regroupement de l’opposition à « l’indignation légitime » des populations de la Kéran. Elle a condamné l’atteinte au droit constitutionnel de  manifester.

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