Le Togo embraie sur l’extension progressive de la protection sociale à toute la population. Dans cette optique, le ministère de la fonction publique, du travail, de la réforme administrative et de la protection sociale a organisé, en collaboration avec la Coalition nationale pour l’emploi des jeunes (CNEJ), un dialogue national sur la protection sociale des chômeurs, les 28 et 29 juillet à Lomé.
Ont participé à cette rencontre des personnes ressources provenant de différents ministères et institutions publiques ainsi que des centrales syndicales, du patronat et du Cadre national de concertation de la mutualité au Togo.
Première du genre, la rencontre a consisté essentiellement à identifier les besoins urgents des jeunes chômeurs en matière de protection sociale. Pour y arriver, les participants se sont inspirés des résultats d’une étude sur la vulnérabilité liée au chômage et au sous-emploi ainsi que de l’état des lieux des initiatives de protection sociale existantes dans notre pays.
Aussi ont-ils mené des réflexions sur les mesures de protection sociale adaptées aux besoins des jeunes chômeurs et adopté une feuille de route pour les actions à mener.
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Afin de concrétiser la protection sociale des chômeurs, le dialogue national a dégagé cinq besoins urgents à savoir : la couverture santé, les transferts en nature et en espèces, la couverture du risque chômage, le renforcement de l’employabilité et l’assistance psychologique.
Toutefois, trois besoins, notamment la couverture santé, les transferts en espèce et en nature et le renforcement de l’employabilité, sont indiqués prioritaires.
Ouvrant les travaux au nom de son ministre de tutelle, le Directeur général de la protection sociale Bignandi Palakimyém a réitéré la volonté du gouvernement de résorber la question du sous-emploi et du chômage des jeunes. Cette vision incluant la réduction de la vulnérabilité des chômeurs, a-t-il souligné, se réalisera à travers l’axe 3 du Plan national de développement qui prône l’inclusion sociale sur fond du leitmotiv « Ne laisser personne pour compte » des Objectifs de développement durable (ODD).
A l’occasion, le Directeur de la planification et du suivi-évaluation de la CNEJ, Korku Kofi Soweto, a lancé un appel à une attention particulière sur la question de vulnérabilité de la frange des chômeurs de longue durée qui végètent dans une précarité extrême, tout en exhortant les assises à faire des recommandations pertinentes pour la mise en place des dispositifs efficients de soutien aux personnes en situation de vulnérabilité.
Le dialogue s’est tenu dans un contexte où le Togo s’approprie la protection sociale comme un ensemble de mesures publiques et ou privées pour permettre aux ménages et aux individus de se protéger contre les risques sociaux et réduire leur vulnérabilité et leur pauvreté en leur assurant un meilleur accès aux services sociaux de base et à l’emploi.
Pour rappel, seulement environ 10 % de la population togolaise sont couverts par au moins un mécanisme de protection sociale. Du coup, les chômeurs sont parmi les populations moins couvertes.
Selon les chiffres officiels, la population des chômeurs était estimée à 204.000 en 2015. Mais au total, 4.577 jeunes ont bénéficié en 2016 du programme d’Appui à l’insertion et au développement de l’embauche (AIDE) et du programme du volontariat national, contre 6.072 en 2017 et 5.768 en 2018, alors que le projet d’Opportunité d’emploi pour les jeunes vulnérables (EJV) a bénéficié à 5.102 jeunes en 2019.
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