Le doyen des juges d’instructions a émis vendredi dernier un mandat d’arrêt contre Agbeyome Kodjo. L’ancien Premier ministre n’avait pas répondu à la convocation qui lui avait été adressée. Il a expliqué que la démarche visait à l’éliminer physiquement. Ce qui n’est pas du goût de ceux qui le poursuivent. Ces avocats s’insurgent contre l’attitude du juge instructeur qui annonce un simulacre de procès.
Le mandat d’arrêt a été délivré par le juge Awi Adjoli, le même qui a défini des conditions du contrôle judiciaire d’Agbeyome Kodjo et des autres leaders de la Dynamique Mgr Kpodzro le 25 avril dernier.
Selon les avocats d’Agbeyome Kodjo, le juge a établi un procès-verbal pour défaut de comparution et délivré par la même occasion un mandat d’arrêt contre le candidat de la Dynamique Mgr Kpodzro à l’élection présidentielle du 22 février dernier.
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Le juge estime que M. Kodjo a violé les termes de son contrôle judiciaire et ordonne ainsi son arrestation. Alors que depuis le 9 juillet dernier, l’opposant qui dit craindre pour sa vie, a pris le maquis.
Les avocats de l’ancien Premier ministre déplore la démarche du juge instructeur. Me Darius Atsoo et Me Célestin Agbogan estiment que le magistrat pouvait légalement ajourner l’interrogation au fond.
« « Nous dénonçons, d’ores et déjà, un scénario malsain, une fois encore, en déphasage avec les standards internationaux du procès équitable afin de clôturer l’instruction dans les meilleurs délais pour renvoyer Monsieur KODJO Messan Gabriel Agbéyomé et ses compagnons, devant la juridiction de jugement compétente », ont-ils exprimé.
Le doyen des juges d’instructions avait interdit au Président du MPDD de faire des déclarations tendant à remettre en cause les résultats de l’élection présidentielle du 22 février 2020. Il lui avait également interdit de tenir des « propos, déclarations ou attitudes tendant à remettre en cause et à saper l’ordre constitutionnel et institutionnel existant ».
L’ancien Premier ministre a multiplié des sorties ces derniers temps précisant que « nul ne peut lui enlever la conviction qu’il est le vrai vainqueur de l’élection présidentielle ». L’opposant continue de contester les résultats deux mois après la prestation de serment de Faure Gnassingbé.
Agbeyome Kodjo avait été arrêté manu militari le 21 avril dernier après que les soldats ont défoncé les portes de son domicile. Il sera libéré le 25 avril, tard dans la nuit.
Le pouvoir togolais accuse l’ancien Premier ministre de troubles aggravés à l’ordre public, de dénonciations calomnieuses et d’atteinte à la sûreté intérieure l’Etat.
Classé 2e selon les résultats officiels de l’élection présidentielle avec 19,45% des voix, M. Kodjo conteste la victoire de Faure Gnassingbé crédité de 70% des suffrages et s’est autoproclamé « Président élu ».
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