La Journée de l’Enfant Africain (JEA) a été commémorée lundi. Occasion choisie par l’Assemblée nationale togolaise pour ouvrir ses portes à ses plus jeunes citoyens. Dans une atmosphère empreinte d’écoute, les députés, les membres du gouvernement et les représentants d’organisations internationales se sont réunis avec les enfants. Il était question de parler de la budgétisation sensible aux droits de l’enfant.
Les échanges ont porté sur le thème : « Planification et budgétisation pour les droits de l’enfant : Progrès depuis 2010 ». Une initiative inédite et hautement symbolique, co-organisée par le ministère de l’Action sociale, le Parlement, l’UNICEF, le Système des Nations unies au Togo, Plan International Togo, la Ligue Togolaise pour la Protection de l’Enfance et diverses organisations de la société civile. L’objectif affiché : renforcer la participation active des enfants aux décisions qui façonnent leur avenir.
Les enfants prennent la parole
En ouverture des travaux, l’honorable Mawussi Djossou Semodji, président de la commission des finances et du développement économique, a posé les bases du dialogue : « Cette rencontre vise à documenter les avancées, mais surtout à écouter les enfants, à inscrire leur voix dans nos lois, nos budgets, nos politiques publiques. »
Un message d’inclusion relayé par la sixième vice-présidente de l’Assemblée nationale, Myriam Dossou D’Almeida, qui a appelé à une gouvernance structurante et pérenne centrée sur la protection des plus jeunes.
« Le thème de cette année nous interpelle sur nos responsabilités collectives. Il invite à inscrire les droits de l’enfant comme une propriété structurelle de gouvernance au Togo. », a-t-elle déclaré.
Tour à tour, les enfants ont interrogé les députés sur la part du budget allouée aux questions qui les concernent, le rôle des commissions parlementaires et les moyens d’influencer les projets de loi les touchant directement. Une démarche saluée par Sevon-Tépé Kodjo Adédzé, président de l’Assemblée nationale, qui a rappelé que « les députés ont aussi pour mission de contrôler l’application effective des lois votées, notamment celles protégeant les enfants ».
Parmi les doléances exprimées : la mise en place d’un parlement des enfants, une budgétisation spécifique répondant aux besoins des jeunes, et un accès accru aux mécanismes de participation citoyenne.
Présente à la rencontre, Dr Erinna Corinne Dia, représentante résidente de l’UNICEF, a salué les efforts réalisés par le Togo en matière de protection de l’enfance.
« Le pays a posé les bases d’une politique d’inclusion à travers des investissements dans l’éducation, la santé maternelle et infantile, les filets sociaux. », a-t-elle affirmé avant de rappeler que 16,29 % du budget national est actuellement consacré à l’éducation, un chiffre en conformité avec les standards internationaux.
Des défis qui demeurent…
Le professeur Kossiwa Zinsou-Klassou, ministre de l’Action sociale, a reconnu, pour sa part, que « malgré les avancées, des défis importants demeurent : coordination, ressources, et inclusion effective de la parole des enfants ». Une dynamique que le gouvernement s’est engagé à renforcer, en lien avec les différents partenaires techniques et financiers.
Le point d’orgue de cette journée d’échanges est la remise officielle d’un document de plaidoyer par les enfants aux parlementaires. Reçue par Myriam Dossou D’Almeida, cette contribution constituera une base de travail pour l’intégration, dans les futurs projets de loi et arbitrages budgétaires, des préoccupations spécifiques des enfants.
« Vos voix ne resteront pas lettre morte. Elles nourriront nos réflexions, nos votes, nos actions », a promis la vice-présidente, émue par la pertinence et la clarté des propositions formulées.
Alors que 48 % de la population togolaise est constituée de mineurs, cette initiative marque une inflexion significative dans l’approche institutionnelle de la protection de l’enfance. Elle ouvre la voie à une gouvernance plus inclusive, où les enfants ne sont plus simplement bénéficiaires des politiques publiques, mais de véritables acteurs du changement.
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