Le gouvernement togolais vient d’initier une tournée nationale de sensibilisation des responsables et des agents de l’administration publique. Conduite par le ministre en charge de la fonction publique, Gilbert Bawara, la tournée sillonnera toutes les régions du Togo et sera l’occasion de rappeler les valeurs et les principes qui régissent l’administration publique togolaise. La première étape de cette tournée a été marquée à Atakpamé vendredi par 2 rencontres importantes d’abord avec les responsables de l’administration publique et ensuite avec les enseignants. M. Bawara et ses collègues ont invité les agents publics à œuvrer pour l’amélioration des services publics. Aux enseignants, ils ont demandé d’arrêter la fixation sur les 2 milliards Fcfa pour favoriser le relèvement des autres défis du secteur. La délégation a insisté sur la nécessité de préserver le climat de paix, de sécurité et de stabilité, en dehors de tout calendrier politique.
Les gouvernants et usagers des services publics sont unanimes sur le constat selon lequel il y a une détérioration de la qualité de l’administration et des services publics. Et les autorités togolaises ont désormais décidé de prendre leur responsabilité pour ramener de l’ordre.
C’est dans ce sens qu’une tournée nationale est entreprise par les autorités nationales. Et c’est la ville d’Atakpamé qui a accueilli la première étape de ladite tournée vendredi. A la tête d’une délégation gouvernementale composée des ministres de la formation professionnelle, Taïrou Bagbiègue, de la santé, Prof Moustafa Mijiyawa ainsi que de la secrétaire générale du ministère de l’enseignement primaire et secondaire, le ministre de la fonction n’a pas mis de gans lorsqu’il s’était agi d’évoquer les vices de l’administration togolaise en présence des fonctionnaires de la région des Plateaux.
Gilbert Bawara a tout d’abord rappelé les valeurs et les principes essentiels du service public. Le ministre a insisté sur la nécessité pour les agents publics d’être assidus, présents effectivement sur leurs lieux de travail.
« Nous sommes là pour rappeler la nécessité pour les agents d’être assidus, d’être présents effectivement sur leurs lieux de travail. Non pas de venir déposer leurs vestes, leurs sacs et d’aller vaquer à d’autres occupations. Mais ils doivent être présents physiquement pour fournir le travail et les prestations pour lesquelles ils sont payés »
Pour lui, si le Togo veut continuer à enregistrer des avancées et des progrès dans son développement dans la satisfaction des attentes et aspirations de notre populations, les fonctionnaires sont tenus de redoubler d’ardeur, d’engagement, de discipline et développer une plus grande conscience professionnelle.
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A ce sujet, Giilbert Bawara estime que les citoyens togolais doivent développer une grande conscience civique et citoyenne. Il a appelé les togolais à continuer à œuvrer pour que le climat de paix, de sécurité et de stabilité dont jouit le Togo puisse être préservé.
« Il s’agit des atouts sans lesquels il sera difficile pour l’économie de croître et de produire les effets en termes d’amélioration des conditions de vie et en termes d’emplois. Que chacun de nous fasse ce qui est son devoir », exhorte-t-il.
Le Chef de la délégation gouvernementale note que les agents publics ne doivent pas seulement se contenter de leurs salaires. Pour lui, il urge qu’ils se considèrent comme acteurs et parties prenantes du développement du pays.
« Quand quelqu’un sollicite une pièce quelle qu’elle soit et quand la personne va à la police, à la justice, à l’état civil, il faut bien l’accueillir et lui fournir les prestations… Il faut que les fonctionnaires sachent qu’ils ont un rôle et une contribution à apporter dans la réalisation et dans la réussite du PND », a déclaré M. Bawara aux Chefs des administrations et des services publics de la Région des Plateaux.
Le patron de l’administration ne perd pas de vue les défis qui restent à relever en ce qui concerne les conditions de vie, les salaires, les infrastructures, les équipements et l’aménagement des routes. A ce sujet, il estime qu’il faut bien travailler pour doter le pays des ressources nécessaires pour faire face à ces situations.
De nombreux défis dans le secteur de l’enseignement
A la suite des responsables des administrations et des services publics de la région des Plateaux, la délégation gouvernementale a eu une longue réunion avec les Chefs d’établissement de la Préfecture de l’Ogou et les inspecteurs, les conseillers pédagogiques ainsi que les représentants des fédérations des syndicats d’enseignants, les représentants des associations des parents d’élèves et d’étudiants, les représentants de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous et les responsables préfectoraux de l’enseignement confessionnel.
C’était l’occasion pour Gilbert Bawara et son collègue Taïrou Bagbiègue de répondre aux questions de ces différents acteurs de l’éducation.
« Nous avons constaté qu’il y a quelques incompréhensions et nous avons voulu rappeler le contexte dans lequel les discussions avaient eu lieu au sein du groupe de travail en mars 2018, les conditions dans lesquelles le protocole d’accord avait été signé en avril 2018 et surtout les efforts considérables qui ont été faits par le gouvernement pour satisfaire les aspirations et les revendications des enseignants. Durant les dix dernières années, c’est le secteur qui a bénéficié le plus d’amélioration en termes salariales. En 2018, il a été possible de débloquer 1 milliard et d’indexer la répartition de cette somme. En 2019, 2 milliards ont été débloqués en fin juillet. Nous n’étions pas en mesure d’indexer cette somme qui a été équitablement repartie à l’ensemble des enseignants sur la base des critères et des modalités qui ont été proposées par les fédérations des syndicats des enseignants elles-mêmes », a exposé M. Bawara lors de la réunion.
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Ensuite, les ministres de la fonction publique et de la formation professionnelle ont invité leurs interlocuteurs à éviter de faire une fixation sur la question des 2 milliards. Taïrou Bagbiègue a exposé les nombreux défis du secteur et invité les enseignants à privilégier la concertation avec le gouvernement. Pour sa part, Gilbert Bawara précise que les défis dans le secteur portent notamment sur la situation des enseignants volontaires, le manque de salles de classe, la question de l’enseignement confessionnel, les équipements, etc.
« Partout dans nos localités on trouve encore des appâtâmes et des hangars qui abritent des salles de classe. Toutes ces préoccupations, nous devons les régler également », a-t-il dit précisant que le gouvernement a fait des efforts concernant la situation de l’enseignement avec l’allocation des forfaits de 20 000 F qui ont été intégrés aux traitements des enseignants de ce secteur.
Le ministre de la fonction est revenu sur la déclaration du Chef de l’Etat au sujet du relèvement de la valeur indiciaire. Une mesure qui, dit-il, améliorera la situation de tous les agents publics et des retraités.
La tournée va se poursuivre dans les différentes régions et préfectures du pays. La volonté du gouvernement est d’amener tous les fonctionnaires à préserver la paix, la sécurité et la stabilité politique, au-delà des contingences et calendriers politiques.
« Les résultats que nous avons obtenus ces dernières semaines et qui font la fierté de tous concernant le Doing Business et le MCC… Si nous voulons préserver ces indicateurs et aller plus loin, il faut maintenir le cap et intensifier les efforts », a ajouté Gilbert Bawara.
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