La coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise veut allier désormais mobilisation populaire et prière pour accélérer la chute du régime de Faure Gnassingbé. Le regroupement dont les activités politiques sont empêchées ces dernières semaines par un impressionnant déploiement des forces de défense et de sécurité ne compte pas lâcher prise. Brigitte Adjamagbo-Johnson et ses collègues qui disent avoir prié, même pour leurs adversaires (Faure Gnassingbé et ses collaborateurs, ndlr), demandent aux togolais de rester mobiliser.
Dans le contexte actuel, l’on ne peut se passer du « Tout Puissant » pour libérer le peuple togolais. C’est la conviction de Brigitte Adjamagbo-Johnson, Coordinatrice de la Coalition des 14. C’est également celle des autres leaders du regroupement de l’opposition.
Le 27 avril dernier, des prières musulmanes et chrétiennes ont été dites pour marquer le 58e anniversaire de l’Indépendance du Togo.
« Le contexte dans lequel nous sommes, nous ne pouvons percer que sous le signe du recueillement et de la prière. La prière pour que le Tout-Puissant puisse se souvenir des sacrifices que nos aînés ont faits pour obtenir l’indépendance politique du pays. Aujourd’hui, nos frères qui sont au pouvoir malmènent leurs propres frères togolais beaucoup plus que les Colons. », a expliqué Mme Adjamagbo-Johnson.
Pour elle, la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition est obligée de combattre parce qu’il est inacceptable de supporter « une vie d’esclave, une vie de soumission ».
… Il faut s’en remettre à Dieu
La Secrétaire Générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) estime que le Togo vit actuellement des moments critiques et que pour sortir le pays de l’ornière, il faut s’en remettre à Dieu.
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Les leaders de l’opposition ont prié en mémoire des disparus, pour la paix au Togo et pour la résolution rapide de la crise sociopolitique que traverse le pays depuis plus de 08 mois. Selon Mme Adjamagbo-Johnson, des prières ont même été faites pour que Dieu touche les gouvernants pour rendre justice au peuple togolais.
« Donc nous avons prié pour que ceux qui sont à la tête de ce pays afin qu’ils comprennent qu’il se passe des choses qui ne sont jamais passées au Togo. Le 1er mai, mêmes les travailleurs veulent le marquer en noir. Moi j’ai beaucoup prié pour nos adversaires. Ceux-là qui nous prennent pour des ennemis et non pour des adversaires. J’ai prié pour qu’ils comprennent qu’ils doivent rendre justice à ce peuple », a-t-elle précisé.
La première et seule femme candidate à la présidence togolaise lance également un appel aux populations togolaises leur demandant de rester toujours mobilisées pour faire aboutir la lutte politique en cours.
Les manifestations de la Coalition sont empêchées ces dernières semaines par un impressionnant déploiement des forces de défense et de sécurité. Si ces activités n’étaient pas interdites la semaine dernière, les autorités ont décidé de les caser dans le canton Bè, ce qui n’a pas été du goût des leaders de l’opposition qui ont maintenu leurs itinéraires et points de chute. La suite a été que toutes les tentatives de regroupement avaient été empêchées ou dispersées.
Et c’est désormais un bras de fer quasi-régulier entre le pouvoir de Faure Gnassingbé et la coalition de l’opposition. Alors que le dialogue politique inter-togolais ouvert sous l’égide du président ghanéen, Nana Akufo-Addo est toujours aux arrêts. Les discussions bloquent sur le sort à réserver à une nouvelle candidature du Chef de l’Etat actuel lors de la présidentielle de 2020, si les réformes limitant les mandats sont faites.