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Politique

Togo: Ils partent à la conquête du « fauteuil » de Faure Gnassingbé

L’affiche du 1er tour de l’élection présidentielle du 22 février prochain s’est provisoirement dessinée. Neuf (8) personnalités se décident de conquérir le fauteuil présidentiel qu’occupe depuis 15 ans Faure Gnassingbé. A l’issue du dépôt des candidatures, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a enregistré au total 10 dossiers au départ. Finalement, une candidature a été retirée. L’institution en charge de l’organisation du scrutin transmettra les dossiers à la Cour constitutionnelle pour examen et validation. Qui sont les challengers du Président togolais ?

Faure Gnassingbé est en route pour un 4e mandat à la tête du Togo. Le Chef de l’Etat sortant avait envie de rester à la tête du pays et faisait peu de mystère autour de cette volonté. Il a rapidement dit oui aux sages de son parti, Union pour la République (UNIR) qui l’ont investi mardi dernier.

Et si le jeu semble joué d’avance, Faure Gnassingbé devrait quand-même suivre de près les activités prochaines de ses 9 adversaires qui sont dans la course avec lui.

Qui sont ces 6 personnalités qui lorgnent désormais le fauteuil occupé par Faure Gnassingbé ?

Jean-Pierre Fabre

Président national de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), cet ancien lieutenant de Gilchrist Olympio est dans la lutte politique depuis les 30 dernières années. Acteur de 1er plan de l’Union des forces de changement (UFC) jusqu’en 2010, Jean-Pierre Fabre et les dissidents de ce parti vont rapidement créer  l’ANC. Après avoir été candidat de l’UFC en 2010 (soutenu à l’époque par le FRAC), M. Fabre avait également candidat de l’ANC et du CAP 2015 à l’élection présidentielle de 2015.

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Les deux fois, il a été battu selon les résultats officiels. Mais l’homme politique a toujours revendiqué « sa victoire », dénonçant les conditions d’organisation des élections et de proclamation des résultats tant par la CENI que par la Cour constitutionnelle. Incontestablement le plus populaire des opposants, pour avoir glané sur les bases de l’UFC en 2010, Jean-Pierre Fabre (69 ans) nourrit l’ambition de battre Faure Gnassingbé à l’issue de la présidentielle de 2020 pour offrir au Togo la première alternance de son histoire. Contrairement à 2010 et 2015, M. Fabre n’a pas d’œil au sein de la CENI mais croit fortement en sa chance.

Agbeyome Kodjo

A la tête du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD, ex-OBUTS), Agbeyome Kodjo (63 ans) se positionne comme le meilleur profil pouvant ramener aux togolais l’alternance politique pour laquelle ils se battent depuis des années. Plusieurs fois ministre, celui qui a été Président de l’Assemblée nationale et Premier ministre, après avoir été Directeur général du Port autonome de Lomé, croit fortement en une alternance politique en 2020. L’ancien collaboration de Gnassingbé Eyadèma, devenu opposant veut mettre son expérience au service de l’espérance des togolais en une alternance. Ancien candidat en 2010, Agbeyome Kodjo qui n’avait pas obtenu un score honorable selon les résultats officiels, bénéficie cette fois d’une caution morale. L’ancien Premier ministre est le candidat choisi par la dynamique mise en place Mgr Philippe Fanoko Kpodzro. Sauf que le candidat est systématiquement attaqué par ses collègues de l’opposition qui n’ont pas accepté son choix. Mais Dr Kodjo ne désarme pas. Il appelle les togolais à faire de l’élection présidentielle un référendum contre un 4e mandat de Faure Gnassingbé.

Aimé Gogué

Le Président de l’Alliance des démocrates pour un développement intégral (ADDI) s’est remis de son échec de 2015. Celui qui a été crédité de 3% à la dernière élection présidentielle veut tenter à nouveau le coup. Aimé Gogué (73 ans) est l’un des leaders qui ont contesté le choix porté sur Agbeyome Kodjo par Mgr Kpodzro après avoir participé de bout en bout au processus. Si sa candidature est beaucoup plus stratégique, l’ancien ministre compte sur un extraordinaire pour offrir l’alternance à l’opposition.

Mouhamed Tchassona-Traoré

Le patron du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD) est dans le même schéma que Aimé Gogué. Mouhamed Tchassona-Traoré (60 ans) était candidat en 2015 et était de retour avec un score insignifiant. S’il avait reconnu sa défaite à l’époque, il compte cette fois sur la mobilisation des militants de l’opposition.

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Me Tchassona-Traoré est certes loin de gagner la présidentielle dans les circonstances actuelles. Mais sa candidature peut devenir stratégique pour toute l’opposition, si un travail de coordination est fait sur le terrain.

Komi Wolou

Le Professeur Komi Wolou est finalement dans la course, en attendant le dernier mot de la Cour constitutionnelle. Le responsable du Pacte socialiste pour le renouveau (PSR), fondé par Abbi Tchessa tente sa chance pour la première fois. On ignore encore tout de son électorat. Mais l’homme de droit croit dur en sa chance pour devenir Chef de l’Etat togolais.

Georges William Kouessan

A la tête de Santé du Peuple, ce docteur en Pharmacie a clairement affirmé qu’il ne va pas à l’élection pour gagner. Celui qui a été membre du CAP 2015 et de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition pense que sa participation à cette élection va permettre à son parti politique de survivre.

Innocent Kagbara

Député à l’Assemblée nationale, ce jeune marche sur les pas de son père, Bassabi Kagbara. Ayant pris la présidence du Parti démocratique panafricain (PDP), fondé par son père, Innocent Kagbara compte sur son innocence politique. Très excité, il ne cesse d’affirmer qu’il gagnera l’élection présidentielle au vu de son projet de société. Sauf qu’au Togo, la pertinence d’un projet de société ne permet pas de gagner les élections. Nicolas Lawson en sait beaucoup de choses.

Aubin Kodjovi Thon

Ce togolais revenu de la diaspora américaine pense que le fauteuil présidentiel est à portée de main. Avec son mouvement Nouvelle Vision, il ne cesse de multiplier les déclarations. Comptant sur le travail de terrain de « ses ambassadeurs », Dr Thon pense que Faure Gnassingbé lui remettrait le pouvoir à l’issue de l’élection présidentielle du 22 février. Illusion ou réalité ? Les résultats nous fixeront.

La Commission électorale nationale indépendante transmettra ces dossiers au ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales pour avis avant de les envoyer ensuite à la Cour constitutionnelle. La haute cour en matière constitutionnelle devrait publier la liste définitive des candidats avant le début de la campagne électorale prévue le 6 février prochain.

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