François Akila-Esso Boko est omniprésent dans l’actualité politique togolaise ces jours-ci comme en 2005. L’ancien ministre de l’intérieur de Gnassingbé Eyadèma a annoncé son retour au Togo depuis quelques temps. Et si le mystère qu’il fait autour de sa candidature à la présidentielle de 2020 n’est qu’un mirage, c’est plutôt le sort qui sera réservé à l’ancien officier des Forces armées togolais (FAT), une fois qu’il foulera le sol togolais qui préoccupe plus d’un.
« Je foulerai le sol de mon pays le Togo ce jeudi 28 Mars. Je tiens à remercier les nombreux concitoyens qui depuis des mois, et les amis du Togo qui ont inlassablement œuvré, pour rendre ce retour possible. Le Togo doit aller de l’avant », c’est ce qu’a posté mardi François Boko sur son compte twitter.
Et ce retour, loin d’être un long fleuve tranquille occupe tous les débats au Togo depuis des jours. Plusieurs personnes sont impatientes de savoir ce qui se passera une fois que l’ancien ministre de l’intérieur foulera le sol togolais.
En effet, François Boko était ministre de l’intérieur du Togo entre 2002 et 2005. Voyant venir le carnage qui se préparait, celui qui était alors commandant de l’armée togolaise avait appelé à reporter l’élection présidentielle qui s’organisait afin d’apaiser le pays pour éviter un génocide. Cet appel n’avait pas été entendu et il a été contraint à l’exil, après d’intenses tractations diplomatiques.
Depuis, des voix se lèvent pour accuser l’officier d’avoir déserté l’armée. D’aucuns vont plus loin en affirmant qu’il risque de se faire arrêter une fois de retour. Ces derniers soutiennent qu’il aurait été jugé et condamné par contumace par la Cour martiale.
« … Radié de l’armée sans aucune poursuite judiciaire »
Lundi, Gerry Taama, un autre ancien officier des FAT, devenu depuis homme politique et député à l’Assemblée nationale apporte quelques clarifications. Pour le Président du Nouvel engagement togolais (NET), les togolais s’émeuvent pour rien du tout.
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En effet, selon M. Taama, en temps de paix, si un militaire abandonne son poste, il est radié des listes de contrôle de l’armée.
« C’est une procédure presque similaire dans la fonction publique. Et des centaines de militaires se sont retrouvés ainsi radiés des listes de contrôle de l’armée pour abandon de poste. Il s’agit uniquement d’une sanction statutaire. Vous perdez votre statut de militaire, sans aucune poursuite judiciaire », a-t-il écrit.
Gerry Taama précise que « c’est uniquement en temps de guerre que la désertion est passible d’une comparution à la cour martiale ».
« … En 2005, nous n’étions pas en guerre. Par conséquent, je ne vois pas pourquoi Boko, à l’instar de plusieurs autres militaires ayant choisi de quitter l’armée, serait inquiété pour l’avoir fait… », a-t-il ajouté sur cette question.
François Boko, devenu avocat et fonctionnaire internationale plusieurs années, compte rentrer au pays pour se rendre utile pour le Togo. Il se présente comme une alternative pouvant sortir le pays des antagonismes stériles entre « un pouvoir qui veut conserver vaille que vaille le pouvoir et une opposition trop idéologique pour être stratégique ». Me Boko, avocat inscrit au barreau de Paris ne s’interdit d’ailleurs rien quand il s’agit de son pays.
Précisons qu’officiellement, aucune information ne circule sur le sujet et la réelle position de Lomé n’est pas connue.