Jean-Pierre Fabre a été reconduit le week-end dernier à la tête de l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Le parti fondé il y a 10 ans à la suite de la scission intervenue au sein de l’Union des forces de changement (UFC) tenait son conseil national à Lomé. La rencontre était une occasion pour le maire de Golfe 4 de régler ses comptes à certains leaders de l’opposition et d’appeler ses militants à rester mobilisés pour la suite de la lutte politique. Dans ses résolutions, les congressistes de l’ANC appellent le pouvoir à ouvrir des discussions.
L’ANC veut une amélioration du cadre électoral. Le parti a lancé un appel vibrant et solennel au chef de l’Etat et au gouvernement togolais pour que, « dans un sursaut républicain et patriotique des discussions structurées soient ouvertes » pour la mise en place d’un cadre électoral transparent, équitable et juste qui garantit la libre expression des suffrages des populations en âge de voter et le respect de ces suffrages.
L’ANC entend également d’engager, dans un esprit d’unité d’action politique commune revendicative, « la mobilisation des populations et des forces démocratiques crédibles et fiables », notamment de la société civile, en vue de l’assainissement du cadre électoral
Le parti orange dénonce une restriction de la liberté de manifestation et exige du pouvoir un respect des droits fondamentaux des togolais.
Le président de l’ANC compte prochainement faire preuve d’une extrême précaution en ce qui concerne toute initiative visant à l’inféoder par solidarité, à une stratégie incompatible avec nos objectifs.
Jean-Pierre Fabre s’est longuement attaqué dans son discours aux autres responsables de partis politiques. La verve de M. Fabre portait spécialement sur Agbeyome Kodjo dont il remet en cause l’appartenance à l’opposition. Pour lui, le seul soutien invérifiable du candidat de la Dynamique Mgr Kpodzro est le Saint-Esprit.
« L’une de vos préoccupations légitimes est de sortir les populations togolaises de la confusion actuelle, créée par des fossoyeurs de l’alternance pour divertir et distraire l’opinion, pendant que le pouvoir en place poursuit impunément sa politique d’oppression et de pillage. J’adhère totalement à ces préoccupations légitimes », appuyait-il dans son discours de clôture.
Le candidat malheureux aux présidentielles de 2010, 2015 et de 2020 tient à son concept de compromis historique.
« Ce compromis, qui est basé sur une confiance mutuelle, est nécessaire pour apaiser, rassurer et donner des gages d’une alternative crédible de gouvernance dans la liberté et la dignité, dans la paix et la sécurité pour tous », a-t-il dit.
Ainsi, M. Fabre promet juger de l’opportunité d’écrire prochainement de nouvelles lettres à Faure Gnassingbé dans le souci de réclamer une réorganisation de la vie politique, sociale et économique du pays.