Des religieux catholiques, des militants de la société civile et des leaders de l’opposition sont constamment espionnés par le pouvoir togolais. L’information est révélée par le magazine français, Le Monde. Ce tabloïd précise que plusieurs contempteurs du régime de Faure Gnassingbé ont même subi des piratages de leurs smartphones.
Pour arriver à cette fin, le gouvernement togolais a acquis le Pegasus auprès du NSO Group, une société israélienne.
« Ces voix qui critiquent le pouvoir autoritaire du président Faure Gnassingbé ont subi à leur insu des piratages de leurs smartphones au cours de l’année 2019 », indique Le Monde dans une enquête publiée dans la livraison à paraître mardi 4 août.
Le journal révèle qu’au Togo, la surveillance fait depuis longtemps partie du quotidien des militants prodémocratiques. Généralement, précise Le Monde, des micros sont distillés dans les lieux de réunion, des écoutes des lignes téléphoniques GSM sont systématiquement faites sans oublier « la plus prosaïque infiltration des associations et partis politiques par des agents du régime ».
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Le logiciel Pegasus a juste permis de franchir un palier technologique par les services de renseignement togolais.
Au rang des victimes de cette pratique figure le Président de la Conférence des évêques du Togo, Mgr Alowonou.
« Je n’ai rien à cacher mais il semble clair que ce type de logiciel est dangereux pour nos libertés », a réagi le prélat.
Le père Pierre Chanel Affognon est également victime. Ce prêtre a plusieurs fois vu ses conversations whatsApp se retrouver sur des plateformes favorables au pouvoir togolais. « Cette violation claire des libertés des citoyens est très grave », a-t-il dit au journal Le Monde.
Raymond Houndjo de l’ANC, Elliot Ohin, ancien ministre togolais des affaires étrangères sont sur la liste. De même que plusieurs autres leaders de l’opposition.
« Les opposants politiques et les militants de la société civile dont les smartphones ont été la proie du logiciel espion sont plus surpris par la sophistication de l’outil que par la démarche », précise Le Monde ajoutant que la ministre togolaise de l’économie numérique et des innovations technologiques et la Présidence togolaise n’ont pas souhaité se prononcer sur le sujet.
Notons que le logiciel Pegasus exploitait une faille de sécurité de la messagerie WhatsApp. Facebook, propriétaire de WhatsApp avait porté plainte en octobre 2019 aux Etats-Unis contre NSO Group. La société israélienne, rachetée par le fonds d’investissement britannique Novalpina Capital, est accusée d’avoir permis l’espionnage d’au moins 1 400 utilisateurs de WhatsApp dans le monde.
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