Après Kinshasa, le chef de l’État togolais s’est rendu lundi à Kigali. Objectif : désamorcer les tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda, et relancer le dialogue sous l’égide de l’Union africaine. Faure Gnassingbé poursuit ainsi son marathon diplomatique en tant que médiateur de l’Union africaine (UA) dans la crise qui oppose la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda.
Moins d’une semaine après son tête-à-tête avec Félix Tshisekedi à Kinshasa, le président togolais s’est entretenu en privé avec Paul Kagame, afin d’aborder les causes profondes et les ramifications régionales du conflit armé qui ravage l’Est de la RDC.
La diplomatie silencieuse de Faure Gnassingbé
Derrière la discrétion du style Faure Gnassingbé, c’est un activisme diplomatique soutenu qui se dessine. Dans un climat marqué par des accusations réciproques entre Kigali et Kinshasa sur le soutien à des groupes armés — notamment le M23 —, le médiateur ouest-africain s’efforce de reconstruire des passerelles. En effet, dans la région des Grands Lacs, la méfiance l’emporte depuis plusieurs années sur la coopération.
« Le président Faure Gnassingbé réaffirmera sa disponibilité à travailler avec toutes les parties prenantes pour une solution durable aux tensions », indique la présidence togolaise.
Ni tapage médiatique, ni déclarations tonitruantes. Le président togolais privilégie les échanges directs, loin des caméras. Son ambition : « poser les bases d’un dialogue constructif » entre les deux voisins, dans le respect de leurs souverainetés et avec l’appui des institutions continentales.
Depuis sa désignation par l’Union africaine comme médiateur dans le dossier, Faure Gnassingbé a multiplié les initiatives en coulisses, profitant de la réputation de neutralité du Togo et de ses relations de confiance avec les capitales africaines, aussi bien à l’ouest qu’au centre du continent.
Une présence remarquée sur les dossiers sécuritaires
Kigali n’est pas une terre inconnue pour le président togolais. Depuis plusieurs années, il échange régulièrement avec Paul Kagame sur les défis sécuritaires du continent, de la lutte contre le terrorisme à l’intégration régionale. Cette proximité, combinée à son positionnement comme chef d’État en exercice depuis bientôt deux décennies, confère à Faure Gnassingbé une légitimité certaine dans l’arène diplomatique africaine.
Alors que la tension demeure vive entre Kinshasa et Kigali, le défi de Lomé sera de restaurer une forme de confiance, condition indispensable à tout processus de désescalade. La présence de groupes armés, les enjeux frontaliers et les intérêts économiques dans la région minière du Kivu compliquent davantage les perspectives de sortie de crise.
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