L’Autorité Nationale pour l’Interdiction des Armes Chimiques (ANIAC-Togo) a présenté vendredi le bilan des activités qu’elle a réalisées en 2019. Ces activités vont des séances de sensibilisation à la formation des parties prenantes de l’activité chimique au Togo en passant par des visites d’inspection. Pour Pakoupati Boyode, le président de l’ANIAC-Togo, il sera désormais question de mettre le cap sur la promotion de l’utilisation des produits chimiques à des fins de développement socio-économique.
Durant l’année 2019, l’ANIAC-Togo a organisé une tournée nationale de sensibilisation à Kara et à Kpalimé. Les 2 rencontres organisées dans le courant du mois de mai visaient à promouvoir la mise en œuvre de la Convention sur l’Interdiction des Armes chimiques (CIAC).
Ces séances ont réunis essentiellement des responsables des médias (radio, télévision, journaux etc.) qui ont été outillés sur les dispositions de la CIAC, les différents domaines concernés par les produits chimiques et les risques liés à leur utilisation ainsi que les précautions à prendre afin de se mettre à l’abri des effets désastreux des produits chimiques.
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L’ANIAC-Togo a ensuite renforcé les capacités des acteurs impliqués dans le transport des marchandises dangereuses (TMD) et de la création d’une synergie d’actions en vue de relever les défis majeurs qui se posent à ce secteur. Un atelier s’est tenu en août dernier à Kpalimé dans ce sens.
« Il en est retenu de cet atelier que, le transport des matières dangereuse ne peut pas se faire, de la même façon que le transport de matelas par exemple, et qu’il devient impérieux de rédiger un guide pour le TMD pour guider tous les acteurs impliqués dans cet important secteur d’activité », a indiqué Prof Pakoupati Boyode.
De même, une rencontre régionale a été organisée au mois de novembre à Kpalimé. Elle portait sur le contrôle de l’importation et de l’exportation des produits chimiques. Elle a permis de vulgariser la liste de contrôle de plusieurs milliers de produits chimiques du Togo.
La liste nationale des produits chimiques se présente en deux grandes parties à savoir : les produits interdits au Togo et les produits soumis à l’autorisation préalable avant d’entrer sur le territoire national.
« Cette liste sera mise à la disposition des services de douanes et autres services dans le courant du mois de janvier 2020 », a promis Prof Boyode.
L’ANIAC-Togo a également élaboré un avant-projet d’arrêté interministériel pour le renforcement du cadre législatif et de lutte contre le double emploi de certains produits chimiques au Togo. Le document porte interdiction d’importation, de production, de conservation et de commercialisation de boissons (Soukoudai) et d’aliments à base de chloroforme et de ses dérivés au Togo.
Du 25 au 29 mars derniers, l’institution a reçu la visite d’une délégation de la commission marocaine pour l’interdiction des armes chimiques à Lomé. Ce qui a permis de renforcer les capacités des différentes structures togolaises impliquées dans la mise en œuvre de la CIAC.
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Il faut noter que l’ANIAC-Togo a également opéré des visites d’inspection des sites industriels, notamment l’ITRA, NIOTO, Dodo Cosmetics, Wafo industry, le laboratoire TONGMI, CIMTOGO Kara, société Amina etc. L’autorité dispose désormais d’une base de données des entreprises utilisant des produits chimiques au Togo.
L’ANIAC-Togo a soutenu la candidature de plusieurs représentants togolais aux formations de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Deux sapeurs-pompiers et de deux membres de l’ANIAC-Togo ont été formés en Algérie sur les méthodes d’échantillonnage sur les sites contaminés par des produits chimiques toxiques.
Pour la réalisation de toutes ces activités, l’institution a rencontré des difficultés liées à la complexité des différents usagers des produits chimiques, au problème de budget, ainsi qu’à la disparité des structures de coordination et de gestion des produits chimiques subsistent.
« La problématique des déchets chimiques présents dans la plupart des laboratoires et certaines unités industrielles qui ne trouvent pas de solutions pour leur évacuation, et qu’il faudrait trouver un site de pré stockage des déchets chimique ou un site d’enfouissement et l’ultime solution pourrait être un incinérateur grande capacité pour détruire certains produits très toxiques. Il faut aussi un laboratoire, et ceci peut débuter par l’acquisition d’appareil au fur à mesure », a souligné le Président de l’ANIAC.
Pour le compte des années à venir, Prof Boyode annonce que l’ANIAC-Togo réfléchit à une politique nationale sur la gestion des produits chimiques.
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