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Politique

Opposition togolaise: Totale déchirure entre le grand frère et son jeune frère

Si l’un est introuvable sur le territoire togolais depuis plus d’un an et demi, l’autre parle peu, depuis que la Coalition est éclaboussée par une affaire de 30 millions qu’il a vainement tenté d’étouffer. Mais ces deux frères ennemis ont eu le mérite de tenir tête au pouvoir de Faure Gnassingbé ces 10 dernières années. Il s’agit de Jean-Pierre Fabre et de Tikpi Atchadam. Acteurs importants du regroupement de l’opposition qui a mené la lutte politique ces 18 derniers mois, ils ont également été à l’origine du délitement du mouvement. Désormais, ils se combattent mutuellement par l’entremise de leurs lieutenants. Trois raisons fondamentales expliquent la déchirure entre les deux leaders de l’opposition.

Depuis quelques jours, le ton monte entre deux formations politiques de l’opposition togolaise qui peuvent être considérées théoriquement comme les principales. Théoriquement parce qu’aucun résultat politique ne permet à ce jour d’étayer cette affirmation. Si l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a eu le plus de députés de l’opposition dans la dernière législature, le Parti national panafricain (PNP) n’a pas encore participé à une consultation électorale. Ces deux partis ont d’ailleurs boycotté les dernières élections législatives. Mais il n’est pas moins vrai que ces deux formations ont un pouvoir de mobilisation lorsqu’il s’agit descendre dans les rues. Le PNP a d’ailleurs annoncé une démonstration de force dans 10 villes du Togo pour le 13 avril prochain.

Mais avant même que les manifestations n’aient lieu, les deux partis se livrent une guerre par militants et responsables interposés ouvertement sur des médias et sur les réseaux sociaux.

Qui aura détruit son prochain aura le leadership de l’opposition

La guerre entre l’ANC et le PNP intéresse plus d’un. Les deux partis ont su, à moment donné, enterré la hache de guerre. En effet, même si Tikpi Atchadam n’a pas pardonné à Jean-Pierre Fabre sa participation à l’élection présidentielle de 2015 et le « mépris » du Chef de file de l’opposition d’alors à son endroit, lui demandant de « démontrer de quoi il est capable », les deux personnalités ont vite été unies par la même cause : le départ de Faure Gnassingbé du pouvoir.

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On se souvient encore de cet appel lancé par le leader du PNP le 20 août 2017 au patron de l’ANC. « Grand frère Jean-Pierre Fabre, l’heure de l’unicité d’action a sonné… », avait indiqué Me Atchadam dans un audio au lendemain du soulèvement du 19 août.

L’appel entendu par M. Fabre a conduit à la mise en place de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition. Mais après quelques mois de collaboration, les deux frères, dont les visions et les méthodes d’action sont diamétralement opposées, ont commencé à sortir leurs griffes l’un contre l’autre.  Alors que Tikpi Atchadam cherchait constamment à imposer ses désidérata aux autres membres de la Coalition, Jean-Pierre Fabre, qui portait toujours son titre de Chef de file de l’opposition voudrait que tout se déroule sous son magistère.

Cette guerre de leadership a fini par causer le délitement du regroupement de l’opposition. Si l’ANC a fini par quitter la Coalition, le PNP, sans se prononcer sur son départ, organise seul le 13 avril prochain des manifestations pour démontrer sa force. L’ANC ayant compris le jeu de son ex-partenaire a décidé de rendre les coups reçus au sein de l’opposition.

Et c’est Me Isabelle Améganvi, 2ème vice-présidente de l’ANC qui accuse formellement le PNP d’avoir causé du tort à l’ANC pendant les 18 mois qu’a duré ce regroupement politique.

Le PNP, le mauvais enfant de la Coalition de l’opposition

La Coalition a le mérite d’avoir tenu tête au pouvoir de Faure Gnassingbé les 18 derniers mois. Mais la vie en son sein n’a pas été un long fleuve tranquille. Le comportement de Tikpi Atchadam, qui aurait pris de haut les autres leaders du mouvement a indisposé plusieurs. Et à l’ANC, on ne digère pas une telle attitude.

Me Isabelle Améganvi a laissé entendre que le temps passé ensemble aura été un moment de frustration et de douleur, d’incompréhension et de difficultés surtout par le fait du PNP.

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Tikpi Atchadam et ses lieutenants ont constamment remis en cause les décisions prises à l’unanimité. Mais il nous revient qu’ils n’ont jamais contribué financièrement à l’organisation des activités, obligeant les autres à faire davantage. D’autres leaders ont toujours laissé entendre que la plupart des ressources de la Coalition avaient servi à entretenir les militants du PNP maintenus dans les différentes prisons à travers le pays.

L’élection présidentielle de 2020

Au-delà du problème du leadership de l’opposition et du comportement du PNP au sein de la Coalition, il y a l’échéance électorale de 2020 qui détermine la plupart des choix au sein de l’opposition depuis quelques semaines. La Coalition de l’opposition a retenu l’idée d’une candidature unique pour le scrutin fatidique. Mais un poids lourd de l’ANC avait annoncé Jean-Pierre Fabre est le candidat naturel du parti pour ses élections.

De l’autre Tikpi Atchadam n’a jamais annoncé ses intentions concernant ses élections. Toutefois, son parti prévoit d’empêcher le scrutin et rendre le pays ingouvernable si Faure Gnassingbé ne renonce pas à briguer un autre mandat. Comme tel, il est clair que le PNP ne soutiendra pas une candidature de l’ancien Chef de file de l’opposition à la présidentielle de 2020. Le PNP ayant un plan dans lequel ne se retrouvent pas l’ANC et son leader.

Sur les réseaux sociaux et dans les différentes plateformes de discussions, la campagne menée par le PNP n’a d’autres objectifs que de faire passer M. Fabre pour un loser.

La guerre entre les deux partis ne date pas d’il y a quelques jours. La Coordinatrice de la Coalition, Brigitte Adjamagbo-Johnson l’avait reconnu dans le temps et a préconisé qu’elle n’empêche pas l’objectif commun.

Mais la question que l’on se pose est de savoir jusqu’à quand cette compétition stérile va durer quand on sait qu’il sera difficile pour l’un et pour l’autre de venir, tout seul, à bout du régime de Faure Gnassingbé.

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