Kodzo Awudi représentait le Comité d’action pour le renouveau (CAR) à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) lors de la dernière élection présidentielle. Mais il s’est embrouillé avec le parti lorsqu’il lui a été demandé de démissionner. Il est encore à la CENI quand le président du CAR, Me Agboyibo a rendu l’âme le 30 mai dernier à Paris. Le jeune politicien a décidé de rendre hommage à celui qui est resté incontestablement son mentor. Ci-après l’intégralité de sa Tribune.
Hummm, ô ! !! Maitre AGBOYIBO quelle dure tâche pour moi de parler de toi et de notre amitié de longue date après ton décès ! Toi le père de l’avènement du processus démocratique et du respect des droits humains au Togo, toi le grand maître politique ; que pu- je dire sur notre parcours sans me fondre en larmes ?
Maître, notre première rencontre était à l’hôtel cristal :
Je me rappelle encore de cette première phrase : -C’est toi le maigrichon-là qui fait secouer tout un lycée de la classe de sixième en terminale (lycée de kpélé-élé) deux semaines durant?
-Oui, oui, monsieur.
-assieds-toi et mets-toi à l’aise me recommanda-t-il car j’étais trop ému et il a dû le remarquer.
-merci monsieur.
– Comment t’appelles-tu concrètement ? puisque d’après mes renseignements, tes admirateurs te nomment la « force tranquille »
-Je m’appelle AWUDI Kodzo Agbenyega
– Quelle classe fais-tu ?
– je suis en classe de première série A4
-Donc tu aimes la lecture ?
-Oui monsieur.
Quel roman lis- tu présentement ou que tu as lu dans ces jours-ci ?
Madame bovary et le bovarysme de Jules GAUTIER basé sur la féminité catastrophique ou encore une problématisation des rapports entre fiction et réalité.
- Ha ! c’est bien que tu te donnes à la lecture ; cela te fera du bien tu verras.
- Merci beaucoup monsieur.
- Alors dis- moi ; qu’est-ce qui vous fait grever pendant deux semaines ?
- Monsieur, nous lutter contre la bastonnade exercé sur nos camarades et nous proposons au corps enseignant de trouver d’autres moyens de punition.
- Je vois ; bon ! bon ! disait-il en mordant à petit coup, entre la pouce et l’index de sa main ; je n’ai pas assez de temps. Attends ! sur quel numéro pu- je te joindre ?
- S’il vous plaît je … je n’ai pas de cellulaire mais je peux vous donner un numéro d’une cabine téléphonique proche de ma maison.
- Ok donne-le-moi et si j’appelle, je demande qui ?
- Vous demandez d’après Foyovo, la force tranquille.
- Pourquoi te surnomme-t-on ainsi ?
- C’est parce que je parle moins souvent dans des situations difficiles ; mais je pose plutôt beaucoup d’actes concrets pour le bien de nous tous.
- Ok ! nous avons quelque chose en commun alors. Tu dois faire pour te mettre en poche ton BACII et à ton arrivée à Lomé, cherche à me voir d’accord ?
Nos discussions allaient finir ainsi. Mais lorsqu’il me raccompagnait pour partir et que nous sommes arrivés sur le balcon, il me disait ce qui suit :
-Je sens que tu es très déterminé dans ce que tu fais. Et il s’approche de plus près de moi une main sur mon épaule gauche (J’avoue qu’en ce moment précis, j’écoutais moi-même le battement de mon cœur) et me posa la question suivante : jusqu’où comptes-tu aller avec ton mouvement ?
– je répondis en ces termes précis : jusqu’à la satisfaction de nos revendications. C’est alors qu’il dit « mon ami, si on t’appelle pour discuter avec toi en tant que meneur sur vos revendications, il ne faut pas refuse hein (o sia) en me tapotant sur les épaules.
J’ai répondu oui monsieur et on s’est séparé.
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