Le Togo fait un pas décisif vers l’élévation de son capital humain. Dans le cadre du Programme Régional de Formation Professionnelle (PROFOR), une session intensive de renforcement des capacités destinée à quarante formateurs togolais se tient depuis lundi 23 juin à Lomé, à l’Institut National de Formation et de Perfectionnement Professionnels (INFPP).
Cette initiative s’inscrit dans un ambitieux projet régional de l’UEMOA et du Réseau Africain des Institutions et Fonds de Formation Professionnelle (RAFPRO), visant à former 400 formateurs dans les pays de l’Union et au Tchad. Après une première phase en Côte d’Ivoire, qui a permis de certifier 60 formateurs – dont 7 Togolais – par la Haute École Fédérale en Formation Professionnelle (HEFP) de Lausanne, le Togo entre à son tour dans la phase opérationnelle de ce programme structurant.
Pendant trois jours, les participants issus de métiers jugés porteurs (électricien automaticien, gestionnaire de collectivités locales, décorateur événementiel) seront initiés à des approches pédagogiques modernes, à la didactique et à l’ingénierie de la formation, sous la conduite des sept formateurs togolais certifiés, épaulés par des experts suisses de la HEFP. L’objectif est de créer une masse critique de formateurs capables de transmettre des savoir-faire adaptés aux réalités du marché de l’emploi local.
Moment décisif pour la formation professionnelle
« Il s’agit d’un moment décisif dans la refonte de notre système de formation professionnelle », a déclaré le ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, Isaac Tchiakpé, lors de la cérémonie d’ouverture. Saluant une dynamique régionale « cohérente et ambitieuse », il a rappelé que le Togo mise sur la qualité de l’encadrement pour améliorer l’employabilité des jeunes et accompagner la transformation économique.
Le directeur de l’INFPP, Émile N’GUISSAN, a souligné la pertinence du programme dans le contexte togolais, appelant à sa pérennisation. Pour sa part, Charly Yafong, représentant de la HEFP, a mis en avant l’importance de la supervision continue : « Ces sept formateurs ont pour mission de transmettre à leur tour leurs compétences à d’autres, dans une logique de démultiplication structurée ».
Le ministre Tchiakpé a exprimé sa gratitude à la Coopération suisse et à la Commission de l’UEMOA pour leur accompagnement constant, qualifiant ce partenariat d’« exemplaire ». Il a insisté sur la nécessité de former une élite pédagogique pour relever les défis de l’industrialisation et de l’insertion professionnelle.
Cette session marque une étape importante de la stratégie nationale de développement des compétences techniques, avec en ligne de mire un système de formation plus performant, plus inclusif et plus en phase avec les besoins économiques du Togo.
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