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Enfant d’Afrique

L’année 2020 a été une année très difficile, la pandémie de covid 19 étant l’événement le plus important. La vie de tout le monde a changé et presque tout le monde était enfermé dans la maison, faisant du shopping en ligne et jouant roulette pendant la journée. Beaucoup, cependant, ont trouvé dans la quarantaine en cours une occasion de découvrir des livres et des auteurs et de se plonger dans une réalité différente.

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L’un des écrivains les plus célèbres et les plus influents du siècle dernier, mais dont les livres sont toujours extrêmement pertinents, était un enfant de l’Afrique. Né et élevé en Algérie, Albert Camus a certainement gardé une merveilleuse compagnie avec beaucoup pendant sa détention forcée à la maison. Regardons quelques choses sur lui.

Camus a été tué en 1960 dans un accident de voiture. Il avait 47 ans. Sur les 47 années de sa vie, il en vécut 27 dans son Algérie natale et 20 en France. L’Algérie était définitivement le sein de l’auteur Camus. «Partout ailleurs, je me sentirai toujours exilé», écrit-il. Son « silence prudent » sur la guerre d’Algérie repose certainement sur cette relation. Français d’Algérie, où il est né le 7 novembre 1913, et en même temps un écrivain méditerranéen ou plutôt méditerranéen.

Pour Camus, l’Algérie est tout: l’école, l’université, le réveil communiste mais aussi la frustration avec le parti, le théâtre, le football, le journalisme, la critique, le reportage. Écrivain et journaliste. Insoluble. C’est encore le premier mariage mais aussi la tuberculose à la fin des années 1930, alors qu’il a 17 ans. A partir de cet âge, il se rend compte de sa mortalité et à l’hôpital, il lit Epictète. «La maladie», dit le philosophe stoïcien, «est un obstacle au corps mais pas nécessairement à la volonté».

C’est alors qu’il forme son éthique individuelle, à partir du triptyque: vie, action, écriture. Bien que profondément politique tout au long de son travail et tout au long de sa vie, Camus est rapidement devenu déçu par l’action politique. Au moment où il a été évincé du Parti communiste algérien et alors qu’en France les attentes du Front populaire s’effondraient, il écrivait dans ses cahiers: «Ceux qui ont de la grandeur en eux ne font pas de politique».

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Le 14 mars 1940, Camus quitte Alger pour Paris. La vie de l’étranger, de l’exil, commencerait. Il ne s’est pas enrôlé dans la guerre en tant que personne permanente indemne de tuberculose, bien qu’il ait comparu devant le comité de recrutement à sa demande. Il a rapidement conquis la scène littéraire et est immédiatement devenu très populaire. En 1957, il parlait déjà de la fin de l’ère des idéologies.
Il n’ignorait pas les drames de son temps et prenait position chaque fois qu’il le pouvait et quand il le savait. Il a rejeté le fanatisme mais pas le militantisme et a déclaré qu’il ne pouvait y avoir de politique sans éthique. Ce dernier est peut-être la clé de l’interprétation de son défi tant par la droite que par la gauche. Mais même dans ce Camus se révèle extrêmement moderne.

Écrivain et journaliste. Insoluble. Le journaliste Camus est aussi pertinent que l’auteur. En le relisant, nous pouvons élaborer un code d’éthique pour le journalisme, surtout aujourd’hui lorsque les nouvelles technologies et leur propre langue apportent une nouvelle éthique, une autre éthique. Camus croyait à la critique de l’information. Dans cette perspective, il a donné les batailles contre le colonialisme, le totalitarisme, le terrorisme, la violence. Il donna des batailles contre le maximalisme des pieds-noirs et le manichéisme des intellectuels de Paris.

Son principe d’information critique est lié à la définition qu’il donne à l’intellectuel: un intellectuel est avant tout celui qui résiste à son temps, c’est avant tout UN HOMME QUI SAIT RÉSISTER ‘A L’ AIR DU TEMPS. Et l’air du temps n’est pas une idéologie dominante, mais aussi un environnement (d’amis, d’ennemis), quelque chose qui s’impose presque automatiquement, catégoriquement, sans aucune excuse ni documentation et sans séduction. Pour l’Algérie, Camus a résisté à l’air du temps des intellectuels parisiens. Les articles de cette époque, dans la revue L’Express, présentent un merveilleux équilibre entre la dénonciation du terrorisme et de la violence et la dénonciation de la répression. Et il a été accusé. Même en tant qu’apologiste du colonialisme.

Le journaliste Jean-Daniel, qui connaissait très bien Camus – qui a travaillé avec lui sur la revue Caliban (dirigée par Jean-Daniel) – a déclaré que pour Camus « le journalisme n’était pas un exil, mais un royaume ». Dans Caliban, Camus a écrit que le journalisme est le plus beau métier du monde. C’était l’homme du marbre, parce qu’il aimait être sur les billes où les pages étaient tapées, avec les billes, les imprimantes, les linotypes. Dans le journalisme, il a trouvé une communauté. Il a trouvé la complicité. Les témoignages de ces personnes sont très émouvants. Ils montrent par contre que Camus ne faisait pas de discrimination entre l’artiste et l’artisan, il avait aussi foi en l’égalité des espèces. Philosophe, écrivain, journaliste. Insoluble.

Certains voyaient ses positions comme un requiem pour le journalisme. Mais c’est une attitude insurmontable. Les informations critiques sont aujourd’hui un problème critique. Autant que la résistance à l’esprit du temps.

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