Des organisations de Défense des Droits de l’Homme (ODDH) ont dressé jeudi un tableau peu reluisant sur la situation des droits de l’homme au Togo ces derniers temps. Pour ces organisations, les bavures policières pendant le couvre-feu et la tuerie du colonel Bitala Madjoulba ont rendu remarquable la violation des droits ces jours-ci dans le pays. Préoccupées plus de la mort de l’officier supérieur des FAT, elles demandent à la famille éplorée de porter plainte et exigent du gouvernement des analyses balistiques sur la balle retrouvée dans le corps du défunt.
Selon la Ligue togolaise des droits de l’homme (Ltdh), l’Association des victimes de l’impunité au Togo (Asvitto) et la Ligue des consommateurs du Togo (Lct), l’assassinat du Chef corps du 1er Bataillon d’intervention rapide (BIR) vient allonger la liste de ceux déjà perpétrés au Togo et sur lesquels aucune lumière n’a été faite jusqu’à ce jour pour situer l’opinion publique.
Ces ODDH estiment que dans un contexte de crise politique exacerbée, couplé d’une crise sanitaire avec un état d’urgence et un couvre-feu qui « servent d’alibi » à de graves violations des droits de l’homme, où les forces de défense pourchassent, arrêtent, passent à tabac, mutilent et frappent à mort leurs concitoyens, un tel acte vient accroître la psychose et la terreur.
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Elles encouragent les familles à porter plainte devant les juridictions compétentes pour que toute la lumière soit faite sur tous les cas de décès. Car, soutiennent-elles, l’État a l’obligation de garantir l’intégrité physique et mentale, la vie et la sécurité de toute personne vivant sur le territoire national. Nul ne peut être arbitrairement privé ni de sa liberté ni de sa vie.
Les ODDH dénoncent un silence coupable du ministère de la défense et du gouvernement sur le dossier. Cependant elles disent prendre acte de la sortie du procureur de la République.
Elles invitent à cet effet les autorités gouvernementales à constater la portée du crime qui, disent-elles entache dangereusement l’unité nationale.
« Nous prenons note des informations relatives à la découverte d’une balle dans le corps après autopsie, et demandons que les analyses balistiques soient effectuées sur cet outil du crime afin de retrouver l’utilisateur de l’arme utilisée pour la manifestation de la vérité », a appelé Me Célestin Agbogan, président de la Ltdh.
Pour Me Agbogan et les autres, l’impunité ne peut pas toujours continuer à être érigée en règle de gouvernance dans un état de droit que tous les togolais souhaitent de tous leurs vœux.
En conséquence, elles exigent que des sanctions exemplaires soient appliquées aux auteurs, commanditaires et complices de cet acte ignoble visant à semer la terreur au Togo.
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