Le Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) s’est prononcé jeudi sur la question de la décentralisation et de l’organisation des prochaines élections locales. Au cours d’une conférence de presse, les responsables des 4 partis politiques de ce regroupement ont accusé le pouvoir d’être dans une posture unilatérale dans le processus de décentralisation.
Dans une déclaration lue à l’occasion, le CAP 2015 ne supporte pas que le gouvernement n’ait pas pris la peine de communiquer à l’opposition les documents pertinents actuellement diffusés par les médias, et d’engager des discussions sérieuses avec la classe politique.
Le regroupement accuse le gouvernement de s’employer à exclure l’opposition de la préparation et de la mise en œuvre du processus de décentralisation.
Le CAP 2015 dénonce de ce fait un charcutage des collectivités avec à la clé la dissolution des villes chefs-lieux des préfectures dans « une nébuleuse de communes créées à des fins électoralistes ». Le mouvement pointe du doigt la suppression de la qualité de collectivité territoriale conférée à la préfecture par la Constitution et la loi, et partant la suppression des conseils de préfecture et des élections préfectorales. CAP rejette également une désorganisation des assemblées délibérantes élues et des maires « par le maintien d’une administration infra communale incarnée par les représentants du pouvoir centrales ».
« Le gouvernement doit faire marche arrière parce que même s’il veut utiliser la voie de projet de loi, dans un pays démocratique, un pays où les premiers responsables manifestent un certain respect pour les populations et pour la classe politique, et lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi important, avant d’en arriver au projet de loi, on prend la peine de consulter et de s’assurer qu’il y a un consensus », a indiqué Brigitte Adjamagbo Johnson, la présidente de CAP 2015.
Le professeur Komi Wolou, le patron du Pacte socialiste pour le renouveau (PSR) estime que la question des réformes politiques et de l’organisation des élections locales ne doit pas être perçue comme une lutte entre le pouvoir et l’opposition.
Mais le CAP 2015 n’a pas fait que critiquer. Le regroupement fait également des propositions. Les options de CAP 2015, 6 au total portent sur le maintien des collectivités territoriales de base que sont les communes, villes chefs-lieux des 34 préfectures, le regroupement en communautés de communes, les villes et les localités situées en dehors du périmètre des chefs-lieux de préfecture.
Jean-Pierre Fabre et les siens veulent également que la ville de Lomé soit gardé dans ses délimitations actuelles avec les 5 communes (arrondissements). Ils proposent que les cantons d’Agoè-Nyivé et de Baguida soient érigés en communes.
Ainsi pour demeurer conforme aux dispositions de l’article 141 de la Constitution, le CAP 2015 appelle à écarter la suppression de l’échelon préfecture dans le cadre de la décentralisation et de privilégier une administration réellement décentralisée et non une déconcentration qui tend à créer des postes de gouverneurs en plus de la pléthore de postes de préfets.