La Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) a entamé mardi à Lomé une formation de renforcement de capacités à l’intention de ses 34 élus locaux. L’activité marque le 30è anniversaire du soulèvement populaire du 5 octobre et vise à donner aux participants des armes adéquates pour relever les défis qui leur incombent. A l’inaugural, la secrétaire générale de la CDPA, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson a dénoncé une interférence substantielle du ministre Payadowa Boukpessi dans les affaires des communes.
La formation est axée sur le thème : « Être élus : en savoir plus pour une meilleure gouvernance ».
Elle est initiée pour échanger sur l’organisation et le fonctionnement des communes; les compétences municipales le vécu du contrôle de l’Etat par les services déconcentrés sur les actes des organes communaux et entre autres.
La formation vise essentiellement à réfléchir sur le chemin parcouru par les élus locaux un an après leur prise de fonction.
En termes de bilan, la CDPA assure que certains maires de communes existantes ont hérité des infrastructures et des équipements pour une large part mal entretenus ; des services urbains réduits au strict minimum alors que les besoins des populations de plus en plus pauvres sont immenses; d’autres maires se retrouvent à la tête de nouvelles communes, quasiment dépourvues de tout.
Par ailleurs, ajoute, le parti politique, une forte proportion de communes se sont vues léguer un personnel pléthorique, mais avec des accompagnements financiers dérisoires.
Dans le même temps, la CDPA déplore qu’il y a une catégorie de maires classés opposants au régime à qui, l’autorité de tutelle a affecté des trésoriers et des receveurs municipaux tout puissants qui, en connivence avec des préfets, interprètent les textes de manière arbitraire pour priver les exécutifs des moyens indispensables à leurs actions.
Pour Mme Adjamagbo-Johnson, les fonds d’investissement local sont toujours détenus par le ministère en charge du développement à la base. Finalement les communes ne peuvent disposer de ressources nécessaires à leur fonctionnement et investissement que sur « instruction personnelle du chef de l’Etat ».
« Nous dénonçons surtout l’interférence du ministre Payadowa Boukpessi. Ce ministre a toujours considéré les élus locaux comme des fonctionnaires de l’État à sa solde », a relevé la secrétaire générale de la CDPA.
Enfin, notifie-t-elle, le dernier fait d’armes de l’autorité en place est de délocaliser au mépris de la décision du conseil municipal, un chef-lieu de commune, celle Yoto3, pour la raison inavouée qu’elle est située dans la localité d’où est originaire un opposant qui réclame à bon droit la vérité des urnes lors des dernières élections présidentielles.