Plusieurs cadres de Siou et de la préfecture de Doufelgou sont atteints par l’assassinat du Colonel Bitala Madjoulba. Le ministre de la fonction publique, Gilbert Bawara, parenté au disparu se remet difficilement. Alors même qu’il est fortement critiqué, tout comme les autres cadres qui jouent la carte de l’apaisement, M. Bawara exhorte ses frères et sœurs Nawda à évoter les agitations intempestives, qui ne servent à rien.
« Le terrible et effroyable drame qui s’abat sur nous exige un grand sens d’humilité et de dépassement et surtout la prière et le recueillement pour que l’âme de notre frère repose en paix et que son inhumation intervienne dans la dignité et le calme », a indiqué Gilbert Bawara.
Le ministre assure que sa « souffrance est profonde » et sa « douleur si vive ». Ce faisant, il invite les manifestants, qui réclament la restitution du corps du défunt colonel pour des obsèques selon les rites de Siou, à éviter des réactions intempestives.
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« Je ne vois pas à quoi serviraient des agitations et des réactions intempestives. Je n’ai pas à m’autoproclamer représentant ou porte-parole d’une communauté ou d’un groupe de population », affirme M. Bawara chez Savoirnews.
Sur le sujet, des cadres de Siou et de Doufelgou dont les ministres Bawara et Bataka, ainsi que les députés du milieu, se sont rendus à Siou où ils ont rencontré durant 3 jours des chefs traditionnels, des chefs coutumiers, des représentants des populations, des jeunes et des personnes ressources. Ils étaient également à Niamtougou et dans d’autres cantons.
Les différentes rencontres ont permis aux cadre de s’accorder avec les populations sur la nécessité procéder rapidement à l’inhumation du Colonel Madjoulba selon les traditions du milieu, sur la nécessaire lumière qui mérite d’être faite sur l’assassinat dans le cadre de l’enquête diligentée.
Un troisième message à noter des différents échanges est celui qui appelle les uns et les autres à abandonner les ressentiments et à prier pour le repos de l’âme du défunt.
« … Nous devons faire preuve de recueillement et privilégier les prières. Les esprits et les cœurs doivent s’apaiser pour que tout le processus jusqu’à son inhumation se déroule dans la dignité et la responsabilité », apprend-on dans l’entourage du ministre Bawara qui assure que ce dernier a exprimé sa désapprobation de « certains agissements » qui ne sont pas imputables aux populations de Siou ou de Doufelgou.
Les troubles dans le milieu seraient le fait de quelques groupuscules et individus surferaient sur le deuil et les souffrances de la famille et des proches ou encore exploiteraient l’émotion et les lamentations réelles de la communauté Losso, nawda et lamba ou même des togolais, pour d’autres motifs que la compassion.
A noter que l’enquête en cours dirigée par le général Damehame Yark n’a encore rien révélé au sujet de ce meurtre légendaire dans un camp militaire très huppé du Togo. Le Colonel Madjoulba était jusqu’à son assassinat le chef de corps du 1er Bataillon d’intervention rapide (BIR).
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