Vivre désormais dans une société traditionnelle où le veuvage ne constitue plus un fardeau pour les femmes, c’est le nouvel idéal qu’ALAFIA veut atteindre. Pour y arriver, l’ONG a procédé jeudi à Aného, au lancement du projet « Éradication des pratiques coutumières de veuvage ».
Habituellement dans les sociétés togolaises, les veuves sont souvent obligées de se remarier avec un membre de la famille du mari défunt sans que la cause du décès de ce dernier ne soit déterminée. Les rites de veuvage en soi, comportent tous d’une manière générale des points communs à savoir des périodes de réclusions et des épreuves physiques infligées à la veuve.
Pire encore, la veuve pour rompre avec le défunt est obligée d’avoir des relations sexuelles avec des inconnus en dehors de sa communauté.
Ce sont ces pratiques jugées néfastes, que le projet est venu combattre. La communauté qui va le bénéficier est la ville d’Aného dans les Lacs, que l’ONG entend soutenir à parvenir aux actions intercommunautaires que les habitants ont déjà commencé eux-mêmes à mener pour alléguer aux rites traditionnels de veuvage.
« A travers ce projet, nous nous engageons à vous accompagner à formaliser vos dispositions intracommunautaires dans une déclaration et œuvrer ardemment à sa divulgation », a promis Berth Adzoavi Tatey, Directrice Exécutive de l’ONG ALAFIA.
Les activités qui suivront le lancement sont l’atelier de formation des leaders traditionnels, la consultation avec les représentants des communautés de femmes, la campagne publique de sensibilisation, la mission de suivi, l’atelier de plaidoyer et enfin les cérémonies d’éradication de veuvage.
D’ores et déjà, le projet semble recevoir l’assentiment des autorités traditionnelles de la préfecture.
« Le fait de revoir les rites du veuvage n’enlèvent rien à nos us et coutumes. Nous au temps moderne, il faut donc que la tradition et le modernisme fassent route ensemble pour le bien être de l’humain », a rassuré Sa Majesté Togbé Ahuawoto Savado Zankli Lawson VIII, Chef traditionnel de la ville d’Aného.